Installation de base
Les Arch Install Scripts sont un ensemble de scripts bash ayant pour but de simplifier l'installation d'Arch. Cette page donne un exemple d'installation basique. Vous y trouverez également des liens vers des pages wiki, documentation externe, ou lien vers le manuel pour les principales étapes de l'installation.
Sommaire
Live CD/USB
La dernière iso inclut les scripts et permet uniquement d'installer un système x86_64 via le réseau. C'est une image hybride dans le sens où elle peut soit être gravée sur un CD ou flashée dans une clé USB à l'aide de dd par exemple.
Une fois gravée ou flashée et l'ordinateur démarré dessus, sélectionnez Boot Arch Linux (x86_64) (le choix par défaut), et vous arrivez directement dans une console où vous êtes identifié en root.
Vérification de l'image
Ce qui suit permet de contrôler la validité de l'image d'installation (exemple pour l'ISO d'octobre 2012).
Intégrité
Les fichiers md5sums.txt et sha1sums.txt permettent de vérifier que les données de l'image n'ont pas été altérées lors du téléchargement:
$ md5sum -c md5sums.txt
archlinux-2012.10.06-dual.iso: OK
ou
$ sha1sum -c sha1sums.txt
archlinux-2012.10.06-dual.iso: OK
Authenticité
Le fichier .sig permet de garantir que l'image d'installation est authentique (car signée par un utilisateur de confiance ou développeur d'Arch).
Vérification sous Arch
Sous Arch, la vérification peut se faire au moyen de pacman-key:
$ pacman-key -v archlinux-2012.10.06-dual.iso.sig
gpg: Signature faite le sam. 06 oct. 2012 16:28:53 CEST avec la clé RSA ID 9741E8AC gpg: Bonne signature de « Pierre Schmitz <pierre@archlinux.de> »
Vérification par gpg
Sinon, procédez comme suit à l'aide de gpg:
$ gpg --verify archlinux-2012.10.06-dual.iso.sig
gpg: Signature faite le sam. 06 oct. 2012 16:28:53 CEST avec la clé RSA ID 9741E8AC gpg: Impossible de vérifier la signature: Pas de clé publique random usage: poolsize=600 mixed=0 polls=0/0 added=0/0 outmix=0 getlvl1=0/0 getlvl2=0/0 secmem usage: 0/32768 bytes in 0 blocks
Il nous faut récupérer la clé publique depuis le serveur qui l'abrite:
$ gpg --keyserver hkp://keys.gnupg.net --recv-keys 9741E8AC
gpg: enabled debug flags: memstat gpg: requête de la clé 9741E8AC du serveur hkp keys.gnupg.net gpg: clé 9741E8AC: clé publique « Pierre Schmitz <pierre@archlinux.de> » importée gpg: aucune clé de confiance ultime n'a été trouvée gpg: Quantité totale traitée: 1 gpg: importée: 1 (RSA: 1) random usage: poolsize=600 mixed=0 polls=0/0 added=0/0 outmix=0 getlvl1=0/0 getlvl2=0/0 secmem usage: 0/32768 bytes in 0 blocks
En cas de problème avec le serveur de clés, il est possible d'utiliser un autre serveur
gpg --keyserver hkp://pgp.mit.edu --recv-keys 9741E8AC
Relançons la vérification:
$ gpg --verify archlinux-2012.10.06-dual.iso.sig
gpg: enabled debug flags: memstat gpg: Signature faite le sam. 06 oct. 2012 16:28:53 CEST avec la clé RSA ID 9741E8AC gpg: Bonne signature de « Pierre Schmitz <pierre@archlinux.de> » gpg: ATTENTION: Cette clé n'est pas certifiée avec une signature de confiance ! gpg: Rien ne dit que la signature appartient à son propriétaire. Empreinte de clé principale: 4AA4 767B BC9C 4B1D 18AE 28B7 7F2D 434B 9741 E8AC random usage: poolsize=600 mixed=0 polls=0/0 added=0/0 outmix=0 getlvl1=0/0 getlvl2=0/0 secmem usage: 0/32768 bytes in 0 blocks
La signature est correcte, cela va nous suffire car il s'agit de l'une des clés principales d'Arch: je vous invite à lire l'encadré «important» de cette section pour bien comprendre et vérifier par vous-même que l'empreinte de cette clé est correcte.
Installation de l'ISO sur une clé USB
Cette section explique comment créer une clé USB comportant l'ISO d'installation d'Archlinux. Cela implique que vous ayez déjà vérifié l'intégrité et l'authenticité de l'ISO téléchargée.
dd if=/chemin/vers/archlinux-2012.11.01-dual.iso of=/dev/sdx bs=1M
Vous pouvez maintenant installer Archlinux à partir de votre clé USB.
Préparation avant l'installation
Vous aurez sans doute besoin pour votre installation d'utiliser la documentation officielle pour vous épauler. Ayez recours à plusieurs tty pour vous permettre de passer facilement de l'installation à la documentation et vice-versa.
Un fichier nommé install.txt, écrit dans la langue de Shakespeare, liste les étapes à suivre. On peut donc l'ouvrir avec un pager comme less ou more :
less install.txt
Pour les anglophobes, il est possible d'accéder au wiki français grâce au navigateur elinks en console :
elinks wiki.archlinux.fr/Installation
Le client irssi est aussi disponible, si vous avez des questions à poser à la communauté.
Disposition du clavier
Pour changer l'agencement du clavier, utilisez la commande loadkeys (le clavier par défaut étant le clavier QWERTY, il faut taper loqdkeys fr)pc sur un clavier AZERTY pour écrire loadkeys fr-pc).
Pour la France:
loadkeys fr-pc
Vous pouvez avoir la liste des agencements de clavier disponibles en tapant cette commande :
find /usr/share/kbd/keymaps/ -type f
Connexion au réseau
Dans le cas le plus simple, vous êtes connecté en filaire et votre réseau a un serveur DHCP, dans ce cas, vous avez dû être connecté lors du démarrage du live. Vous pouvez vous en assurer ; la commande suivante devrait retourner une adresse IP autre que 127.0.0.1/8 :
ip address show
Autrement, il vous faut configurer votre réseau en vous assurant d'abord d'avoir arrêté le service dhcpcd :
systemctl stop dhcpcd.service
Mise à jour de l'heure système
Afin que pacman (et pacstrap) puisse vérifier la validité des paquets téléchargés, il est nécessaire que la date soit correcte. Dans le cas contraire, vous ne pourrez rien installer ! Vous pouvez vérifier la date et l'heure actuelle avec la commande suivante :
#timedatectl
Il se peut que l'horloge nécessite d'être réglée.
Utilisez la commande suivante pour synchroniser l'horloge système au réseau (si disponible). L'horloge matérielle (RTC, celle du BIOS) ne sera pas modifiée. http://man7.org/linux/man-pages/man1/timedatectl.1.html
#timedatectl set-ntp true
Vérification et exemple où les horloges système et matérielle sont différentes:
#timedatectl ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Local time: mar. 2017-02-28 21:44:05 AST Universal time: mar. 2017-02-28 18:44:05 UTC RTC time: mar. 2017-02-28 18:44:05 Time zone: Asia/Kuwait (AST, +0300) Network time on: yes NTP synchronized: yes RTC in local TZ: no
Partitionnement des disques
Le partitionnement peut être fait avant de démarrer sur le live (avec gparted, par exemple), mais il peut aussi être fait à ce moment à l'aide de l'un des différents utilitaires disponibles : fdisk, parted, cfdisk, etc.
Pour des partitionnements plus avancés, vous pouvez vous référer à la catégorie partitionnement.
Table de partitions MS-DOS (MBR)
Dans ce guide, nous prendrons pour exemple le schéma de partitionnement suivant :
- /dev/sda1 pour le /
- /dev/sda2 pour le /home
- /dev/sda3 pour la swap
- /: entre 12 et 25 Go pour ne pas être à l'étroit (selon ce que vous comptez installer, pour pouvoir conserver le cache de pacman, etc.), et jusqu'à 35 Go si vous souhaitez de nombreux jeux.
- /home: ce qui vous reste.
- swap: recommandé si votre machine comprend moins d'1 Go de RAM (dans ce cas précis, prévoir le double de la taille de la RAM). Si vous prévoyez d'utiliser l'hibernation, le swap doit être au moins égal à la valeur de la RAM. Si votre machine compte plus de 2 Go de RAM et que vous ne comptez pas utiliser l'hibernation ou des traitements lourds (gros développements, traitements photos/vidéos, enregistrements de SGBD de type BLOB...), vous pouvez ne pas avoir de swap.
Table de partitions GUID (GPT)
Le GPT diffère du MBR dans la mesure où il ne faut pas oublier de créer une partition dédiée à l'UEFI (ESP). Bien qu'il reste tout à fait possible d'avoir un /boot séparé, son utilité est réduite avec l'UEFI car l'ESP est déjà là pour ça et une partition boot supplémentaire serait génératrice de confusions. Par convention, nous mettrons toujours l'ESP en tant que première partition du premier disque. Voir la page ESP pour la création de l'ESP (si nécessaire).
- /dev/sda1 pour le /boot/efi
- /dev/sda2 pour la swap
- /dev/sda3 pour le /
- /dev/sda4 pour le /home
- /boot/efi: 300 Mo sont très largement suffisants (vous pourrez installer plusieurs noyaux).
- swap: recommandé si votre machine comprend moins d'1 Go de RAM (dans ce cas précis, prévoir le double de la taille de la RAM). Si vous prévoyez d'utiliser l'hibernation, le swap doit être au moins égal à la valeur de la RAM. Si votre machine compte plus de 2 Go de RAM et que vous ne comptez pas utiliser l'hibernation ou des traitements lourds (gros développements, traitements photos/vidéos, enregistrements de SGBD de type BLOB...), vous pouvez ne pas avoir de swap.
- /: entre 12 et 25 Go (35 pour les amateurs de jeux vidéos) pour ne pas être à l'étroit (selon ce que vous comptez installer, pour pouvoir conserver le cache de pacman, etc.).
- /home: ce qui vous reste.
Formatage des partitions
La commande mkfs permet de formater les partitions dans le système de fichiers que vous voulez. Pour avoir les alias de commande, il suffit de taper mkfs suivi de Tab. On peut donner un nom à la partition en ajoutant l'argument -L NomDeLaPartition lors de l'appel à mkfs. Pour l'exemple, formatons /boot en ext2, / et /home en ext4 :
Table de partitions MS-DOS (MBR)
mkfs.ext2 /dev/sda1 mkfs.ext4 /dev/sda3 mkfs.ext4 /dev/sda4
La swap est créée en utilisant mkswap :
mkswap /dev/sda2
Table de partitions GUID (GPT)
Pour une table de partition GPT, le formatage est le même que pour une table MBR. Si vous venez de créer l'ESP dans la partie #Partitionnement, il faudra le formater :
mkfs.vfat -F32 /dev/sda1
Montage des partitions
Il faut monter les partitions précédemment créées sous le dossier /mnt afin d'y installer le système. On utilise pour cela la commande mount :
mount /dev/sda3 /mnt # Pour créer le(s) dossier(s) utilisateur, il nous faut monter la partition /home mkdir /mnt/home && mount /dev/sda4 /mnt/home
Le swap doit également être activé pour être détecté lors de la création du fstab à suivre :
swapon /dev/sda2
Si vous avez un /boot séparé, il faut aussi le monter :
mkdir /mnt/boot && mount /dev/sda1 /mnt/boot
Ou bien si vous avez un ESP :
mkdir -p /mnt/boot/efi && mount -t vfat /dev/sda1 /mnt/boot/efi
De manière générale, il est préférable d'organiser correctement les fichiers dans l'ESP, voir Création d'un répertoire propre à Arch Linux.
Installation du système de base
Sélection du miroir
Avant l’installation, il peut être intéressant de modifier /etc/pacman.d/mirrorlist pour bénéficier d'un miroir plus proche de chez vous (et plus rapide).
Pour ce faire, le package pacman met à disposition un script bash, /usr/bin/rankmirrors, lequel peut être utilisé afin de classer les miroirs disponibles en terme de rapidité (relative à votre géolocalisation).
Le choix d'un bon miroir peut vous faire économiser de nombreuses minutes lors de l'installation de base.
Commençons par créer un fichier de backup de /usr/bin/rankmirrors :
cp /etc/pacman.d/mirrorlist /etc/pacman.d/mirrorlist.backup
Editons maintenant le fichier backup. Nous allons décommenter TOUS les miroirs afin que rankmirrors puisse les tester. Pour ce faire, sed s'avère très utile.
sed -s 's/^#Server/Server/' /etc/pacman.d/mirrorlist.backup
Pour finir, nous allons laisser rankmirrors trouver les 10 meilleurs miroirs, et écrire le résultat directement dans /etc/pacman.d/mirrorlist
rankmirrors -n 10 /etc/pacman.d/mirrorlist.backup > /etc/pacman.d/mirrorlist
Cette méthode n'étant pas infaillible, si vous obtenez un message erreur : la mise à jour de core/extra/community a échoué (base de données invalide ou corrompue (signature PGP) alors commentez la première entrée de votre fichier /etc/pacman.d/mirrorlist
Si vous préférez choisir un miroir en particulier, vous pouvez trouver la liste des miroirs à jour sur ce lien.
Installation des paquets de base
Il suffit d'utiliser le script pacstrap en lui indiquant le dossier correspondant à la racine du système suivi des paquets ou groupes à installer (séparés par un espace). Pour le système de base :
pacstrap /mnt base
Vous pouvez trouver la liste des paquets ou groupes dans les liens suivants : paquets / groupes x86_64.
pacstrap /mnt base base-devel
Configuration du système
Pour les éditions des fichiers de configuration, vous pouvez soit utiliser l'un des utilitaires contenus dans base tel que vi ou nano, soit en installer un.
Pour une configuration de base :
- Générer le /etc/fstab (cf. la page dédiée pour plus d'informations):
genfstab -U -p /mnt >> /mnt/etc/fstab
Chrooter dans le nouveau système :
arch-chroot /mnt
- Renseignez le nom de la machine dans le fichier /etc/hostname :
echo NomDeLaMachine > /etc/hostname
- Renseignez le nom de la machine dans le fichier /etc/hosts :
echo '127.0.1.1 NomDeLaMachine.localdomain NomDeLaMachine' >> /etc/hosts
- Créez un lien symbolique /etc/localtime afin de choisir votre fuseau horaire, par exemple pour la France :
ln -sf /usr/share/zoneinfo/Europe/Paris /etc/localtime
- Éditez le fichier /etc/locale.gen et décommentez votre locale, puis exécutez la commande suivante :
locale-gen
Ajoutez le nom de la locale au fichier /etc/locale.conf (voir locale), par exemple pour le français en UTF-8 :
echo LANG="fr_FR.UTF-8" > /etc/locale.conf
Vous pouvez spécifier la locale pour la session courante (ça évitera des messages d'alerte par la suite) avec la commande :
export LANG=fr_FR.UTF-8
- Éditez le fichier /etc/vconsole.conf afin d'y spécifier la disposition du clavier que vous souhaitez utiliser :
echo KEYMAP=fr > /etc/vconsole.conf
- Configurez /etc/mkinitcpio.conf et créez les RAMdisks initiaux avec :
mkinitcpio -p linux
- Définissez un mot passe pour le root :
passwd
Installation d'un bootloader
Afin de pouvoir démarrer votre nouvelle installation, il est primordial d'installer (ou de reconfigurer) un bootloader sur votre machine. Référez-vous à la catégorie bootloader, choisissez le bootloader adapté à vos besoins, puis effectuez pas-à-pas son installation et sa configuration. Une fois cela fait, vous pouvez continuer et finir de lire cette page.
Démonter le tout
Sortez de l'environnement chroot (exit ou Ctrl+D), puis :
umount -R /mnt
Vous pouvez maintenant rebooter l'ordinateur.
Après le redémarrage
Maintenant continuez la configuration et apprenez à utiliser pacman.
Vous serez peut-être intéressé par les pages suivantes :
- Utilisateur et groupes, pour créer de nouveau utilisateurs
- Connexion réseau et Wifi, pour établir une connexion à un réseau
- Xorg ou Wayland, pour avoir une interface graphique
- Environnement graphique, pour avoir un environnement de bureau complet ou bien un bureau "sur-mesure" dans son interface graphique
- Liste des applications, pour chercher des applications disponibles dans Arch Linux par leur type.